A Dobradiça – Encontros Contemporâneos

2023 est la deuxième édition de la biennale A Dobradiça – Encontros contemporâneos, un nouveau programme multidisciplinaire d’art contemporain et de culture dans la ville de Mação, au centre du Portugal.

En 2023, cette biennale encore jeune se concentre sur notre relation avec notre environnement et avec nous-mêmes, car, en tant qu’êtres humains, nous sommes déjà écologiques. L’idée de cette biennale part donc du fait que nous sommes les premiers protagonistes de nos propres décisions dans les écosystèmes auxquels nous appartenons. Au carrefour de ce monde en interaction, pensons et agissons sur les questions environnementales avec plaisir et sans nous sentir constamment coupables. Réfléchissons à la priorité que nous voulons donner aux enjeux de notre environnement.
Puis, à partir de là, laissons-nous surprendre par la diversité des approches que les artistes nous proposent sur ce sujet complexe, en gardant nos sens ouverts pour profiter de langages différents et d’expériences uniques.

La programmation de A Dobradiça sera en grande partie gratuite, ouverte au public entre le 6 juillet et le 10 août 2023. A Dobradiça – Encontros Contemporâneos estime que l’art peut jouer un rôle essentiel en connectant les publics mondiaux avec des approches scientifiques qui peuvent nous ouvrir les yeux sur le présent et l’avenir de notre planète. L’art peut apporter des expériences émotionnelles et de l’empathie envers la réalité à laquelle nous sommes confrontés dans notre vie quotidienne, en regardant ces complexités d’une manière différente : l’imagination est la clé ici !

La biennale de cette année vise à combler le fossé entre l’évidence des désastres environnementaux actuels et le sentiment d’urgence qui existe en chacun de nous. Les expériences artistiques, les performances et les ateliers visent à favoriser l’échange d’idées entre les artistes et les visiteurs. Les artistes ne donnent pas de réponses, mais ils renforcent notre capacité à observer, imaginer et traiter dans nos propres vies ce que nous pouvons changer, que ce soit par de petits gestes ou par de plus grands.
Pendant cinq semaines, A Dobradiça – Encontros contemporâneos offre à toutes les générations la possibilité de réfléchir, de partager, d’expérimenter et d’assister à des spectacles artistiques pluridisciplinaires, de participer à des ateliers, d’écouter, d’échanger des idées ou de regarder un programme de films hebdomadaire.
Les créateurs de la Dobradiça – Encontros contemporâneos ont choisi ce format de cinq semaines pour consacrer plus de temps à la communauté locale et aux artistes participants. La biennale invite des artistes en résidence de courte durée à réaliser des œuvres ou des performances spécifiques au site et commande de nouvelles œuvres spécialement conçues pour la biennale.

Avec cette deuxième édition de la biennale, nous ferons l’expérience de la nature à travers le prisme de ses cinq éléments, dans diverses interactions artistiques impliquant le corps et l’esprit ; avec l’eau, le sol, les plantes, les arbres, les battements de cœur, les odeurs et les sons, de jour comme de nuit. Des conversations avec des artistes, des cinéastes, des chorégraphes, des scientifiques, des mentors et des penseurs remettront en question et proposeront des solutions aux problèmes environnementaux.

La biennale diffusera son programme dans la ville de Mação sous toutes ses formes et à tous les rythmes, que ce soit dans ses espaces publics ou privés, dans les maisons et les salles qui seront ouvertes spécialement pour la deuxième édition d’ADobradiça – Encontros contemporâneos.
Dobridaça 2023 collabore avec des écoles, des collèges, des universités et des associations locales pour qu’ils deviennent des acteurs de la biennale. Nous soulignons le partenariat avec l’Observatoire des risques de l’Université de Coimbra et le Département de microbiologie de l’Université de Séville, qui ont apporté leur expérience sur le sujet en association avec certains des artistes commandés.
Mação, ville et municipalité du centre du Portugal, a déjà accueilli chaleureusement la première édition de A Dobradiça – Encontros contemporâneos em 2021.

Amener la culture et la connaissance dans cette région est aussi une manière de créer des possibilités de permanence, en offrant un programme culturel dans cette région éloignée du Portugal.

Os criadores d’A Dobradiça – Encontros contemporâneos agradecem a todos os artistas e parceiros que se vão juntar a esta aventura. Cada visitante que, da rua ao lado ou do outro lado do mundo, der a esta bienal o privilégio da sua presença, estará a sublinhar a importância do tema desta A Dobradiça – Encontros contemporâneos 2023.

Parmi les dix artistes participants de la biennale, trois d’entre eux sont français.

Le mardi 11 juillet à 21 :00 dans le cadre du projet de l’Observatório de Flora Invasora et de la conception du jardin in-situ associé, les artistes Alberto Lopez et Manuel Prados ont choisi de projeter le film iconique de Gilles Clément, Le jardin en mouvement écrit et réalisé par Olivier Comte. Ce film retrace le parcours atypique de Gilles Clément, jardinier, architecte paysagiste et écrivain. Pour lui, le jardin ne se résume pas à un carré de belles fleurs, il est un lieu où s’exercent les utopies politiques, où se pratique la pensée scientifique. Marqué par l’écologie, il a remis en question l’art des jardins de la fin du XXe siècle, en pratiquant le jardin en mouvement, et en développant les notions de jardin planétaire.  Après une étude paysagère dans le Limousin, il met au point le « tiers paysage » en invitant les hommes à ne pas intervenir dans certaines parties du territoire afin de permettre à la biodiversité de s’épanouir.

La deuxième artiste française est Florence Lazar. Il était important pour nous d’inviter aussi  cette brillante artiste née en 1966, basée à Paris. Son film Tu crois que la terre est chose morte réalisé en 2019 parle du problème de la monoculture et de l’usage des fertilisants, qui comme ici à Mação rend les sols stériles à cause des plantations d’eucalyptus. L’artiste et moi-même conduirons une conversation publique autour des différents sujets abordés dans le film après la projection prévue le mardi 25 juillet à 21:00. En effet, un quart des terres de Martinique est gravement pollué après plusieurs décennies de recours incontrôlé à un pesticide extrêmement toxique, la chlordécone, utilisé pour traiter les bananeraies, première ressource d’exportation économique de l’île. Tu crois que la terre est chose morte construit un regard sur la « crise écologique » à partir du sol Martiniquais. Dans le film, la pensée autour de l’écologie ne se limite pas à la question de la nature et aux écosystèmes détériorés. Il explore les lieux de résistance à cette crise et met en scène des femmes et des hommes qui se pensent et qui agissent sur le terrain historique de la colonialité, où la lutte écologique est intriquée à celle de l’histoire coloniale.

Enfin la troisième artiste française invitée, Josèfa Ntjam (née en 1992, vit à Saint-Etienne) est une jeune pépite montante de la scène artistique française.  Artiste, performeuse et écrivaine, elle a un pratique qui combine la sculpture, le photomontage, le film et le son. Puisant la matière première de son travail sur Internet et dans des livres de sciences naturelles, Ntjam utilise l’assemblage – d’images, de mots, de sons et d’histoires – comme méthode pour déconstruire les grands récits qui sous-tendent les discours hégémoniques sur l’origine, l’identité et la race. Dislocation, est un film dans lequel Josèfa Ntjam retrace le voyage initiatique de Persona, un personnage fictionnel qui tente de retrouver les mémoires perdues des luttes d’indépendance du Cameroun. La quête de Persona consiste à (re)connecter les coordonnées de cette Histoire dissimulée. Ici, les souvenirs prennent la forme de l’eau, naissant de la grotte sous des formes mi-humaines, mi-liquides s’agglutinent au corps de Persona, qui lentement se transforme lentement en flaque/mer/océan de souvenirs.